La formation initiale à l’ère du tournant numérique.
Les fondamentaux.
L’année 2024 a été marquée par la poursuite de la mise en œuvre de la nouvelle ordonnance sur la formation des employés de commerce. Alors que la première cohorte d’apprentis progresse dans le nouveau cursus, certaines modalités finales — en particulier les examens numériques — demeurent encore à préciser, impliquant des ajustements réguliers dans les pratiques. Les associations professionnelles ainsi que les responsables de cours assurent une veille constante afin d’adapter les contenus en conséquence. Des visites de classes sont régulièrement organisées afin de garantir la qualité de l’enseignement dispensé dans les cours interentreprises. Sur le plan de l’innovation, un test d’aptitude en ligne a été introduit directement au sein des entreprises formatrices du secteur de l’électricité, marquant une première application concrète des outils numériques dans la phase de sélection des apprentis.
Dans les métiers du second œuvre, la maîtrise des gestes techniques de base reste une exigence fondamentale. Néanmoins, les plateformes d’apprentissage, les tutoriels vidéo et les outils numériques transforment progressivement les méthodes d’acquisition des compétences. Pour que ces évolutions soient bénéfiques, il est essentiel que les apprentissages numériques s’appuient solidement sur les fondamentaux. Savoir lire des plans, manipuler les matériaux adéquatement, respecter les consignes de sécurité : autant de compétences de base qui doivent être pleinement intégrées afin que la technologie vienne enrichir l’apprentissage, sans en altérer la rigueur.
L’intelligence artificielle, entre promesse et vigilance.
L’essor de l’intelligence artificielle ouvre de nouvelles perspectives pour la formation pratique. Elle pourrait, par exemple, permettre la construction de parcours individualisés ou l’assistance dans la correction de certaines tâches techniques. Toutefois, elle soulève également des questions pédagogiques majeures : facilite-t-elle réellement l’apprentissage ou en atténue-t-elle les efforts indispensables ? Le risque de recourir systématiquement à des solutions immédiates pourrait nuire à l’acquisition d’un savoir en profondeur. Dans ce contexte, le rôle des formateurs demeure central : ils doivent encadrer l’usage de ces technologies, en définir les limites, et préserver un ancrage concret dans la réalité du métier.
Un virage qui nécessite des investissements ciblés.
La transition numérique requiert des investissements conséquents, tant en équipements et en licences qu’en temps de formation pour les personnes en charge des apprentis. Les PME, souvent fortement sollicitées, doivent pouvoir bénéficier d’un accompagnement adapté afin de relever ce défi. De plus en plus de professions intègrent désormais les outils numériques à leur pratique quotidienne, ce qui suppose des formateurs compétents, capables d’en maîtriser l’usage et de transmettre ces compétences aux jeunes générations.
Bien encadrée, cette évolution représente une opportunité majeure de modernisation. Comme pour toute transformation, des réticences peuvent émerger, mais l’expérience démontre que ce qui semble complexe de prime abord devient souvent incontournable. À condition, bien entendu, de ne pas rater le coche.