En plus des tâches innombrables qui incombent à tous les entrepreneurs ainsi que de leurs engagements privés et associatifs divers, il n’est pas aisé, pour les représentants patronaux, de maîtriser entièrement tous les détails des enjeux que revêtent les négociations annuelles et de disposer d’une vision suffisamment globale de la question. C’est la raison pour laquelle le Bureau des Métiers a mis en place un système de synergie qui favorise le partage d’informations et de compétences. Dans les faits, toutes les revendications syndicales sont transmises aux responsables des négociations patronales de toutes les associations. En parallèle, elles sont compilées dans un document qui réunit et compare toutes les revendications reçues. Dans la foulée, les responsables des négociations patronales se réunissent pour examiner ce document et le discuter, de même que la conjoncture, les perspectives économiques ou l’évolution des prix à la consommation. Sans aspirer à déterminer une politique patronale strictement commune – comme indiqué plus haut, chaque CCT connaît en effet des réalités et des temporalités différentes – ces échanges permettent un riche partage d’informations et de compétences, qui affûte l’esprit critique des représentants patronaux. De même, chaque fois qu’un accord est conclu, l’information détaillée de la négociation est communiquée à tous et compilée dans un document comparatif ad hoc, constamment tenu à jour. Finalement, un tableau de synthèse qui rassemble les principales clauses de toutes les conventions connues au Bureau des Métiers est régulièrement mis à jour et tenu à la disposition des représentants patronaux.
- 2024-2025.
- Associations et politique patronale.
Pour un véritable partenariat social.
Si les associations professionnelles peuvent naturellement compter sur les syndicats pour défendre les métiers face à la concurrence déloyale ou au travail au noir, elles regrettent parfois un certain manque de soutien lorsqu’il s’agit de valoriser et de promouvoir ces mêmes professions. La situation devient même délicate lorsque le discours syndical met un accent trop marqué sur la pénibilité des métiers ou sur des salaires jugés insuffisants. De tels propos, souvent réducteurs, occultent les progrès considérables réalisés en matière de conditions de travail grâce aux avancées techniques, ainsi que le fait que les rémunérations n’ont rien à envier à bien d’autres secteurs. En agissant ainsi, les syndicats risquent d’affaiblir les efforts constants des associations pour susciter des vocations et assurer la relève indispensable de nos professions.
Il est bien sûr dans la mission des syndicats de défendre les travailleurs – parfois avec un certain excès de zèle. Mais ils ne doivent pas perdre de vue qu’ils sont aussi des partenaires. On attend d’eux qu’ils fassent valoir toute leur force de proposition afin de rechercher, avec les associations, des solutions réalistes, constructives et pragmatiques aux défis qui se posent à nos métiers.
Dans le même esprit, il importerait que les représentants syndicaux manifestent leur attachement au partenariat social, y compris en se prononçant avec discernement sur l’initiative cantonale relative au salaire minimum légal en Valais.
Cette question ne saurait être isolée d’un cadre plus large : l’équilibre suisse repose sur un principe simple mais précieux, celui d’une législation fédérale et cantonale volontairement souple et générale, qui laisse aux conventions collectives de travail le soin de s’adapter aux spécificités de chaque branche. Soutenir des textes trop rigides et détaillés reviendrait à priver le partenariat social de son rôle et de son efficacité. Plus la loi s’attache à fixer chaque élément dans le détail, plus nos conventions perdent leur pertinence – et plus c’est l’ensemble du partenariat social, pourtant si solide et vertueux depuis plus d’un siècle, qui s’en trouve affaibli.